EpiRheum.com
Subscribe
  • Accueil
  • Pour Commencer
  • Épidémiologie Clinique
    • Fondamentaux
    • Biostatistiques
    • Rédaction scientifique
  • Projets
    • Les Coulisses
    • Travaux Personnels
    • Enseignement Intelligent
  • Avis d’experts
  • A propos
  • Contact
No Result
View All Result
EpiRheum.com
  • Accueil
  • Pour Commencer
  • Épidémiologie Clinique
    • Fondamentaux
    • Biostatistiques
    • Rédaction scientifique
  • Projets
    • Les Coulisses
    • Travaux Personnels
    • Enseignement Intelligent
  • Avis d’experts
  • A propos
  • Contact
No Result
View All Result
EpiRheum.com
No Result
View All Result
Acceuil Avis d'experts

Formation à la recherche en santé: Quand? Comment? Pour qui? Entretien avec le Pr Najia Hajjaj-Hassouni

Par Ihsane Hmamouchi
April 19, 2021
Avis d'experts
Temps de lecture: 10min read
1
Najia Hajjaj-Hassouni Recherche Clinique
Share on FacebookShare on TwitterShare on LinkedinShare on WhatsAppShare by Email

Mon conseil: Etre curieux de tout, s’intéresser à tout avec passion mais aussi avec humilité; se donner les moyens, grâce à une formation à la recherche précoce; s’intégrer à ce mouvement international qu’est la « Global Health », et mettre du sens dans la recherche en mettant le patient au centre des projets de recherche en santé.

Najia Hajjaj-Hassouni

Bonjour à toutes et à tous
J’ai eu plaisir d’interviewer Madame Najia Hajjaj-Hassouni, Professeur de rhumatologie, ancienne Doyenne de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre de l’académie nationale française de médecine. Elle nous livre le fruit de son expérience et expertise sur la formation à la recherche en santé avec un focus sur la situation au Maroc.

EpiR. Même si la question peut paraître surprenante, que faut-il entendre par « recherche biomédicale » ?

“Bien entendu, les essais cliniques font partie de manière importante, de la recherche biomédicale. Mais ils sont loin d’être les seuls.”

NHH : Merci pour cette question qui me permet de situer d’emblée la recherche clinique, qui, pour nous cliniciens, est fondamentale. En effet, je constate souvent que nombreux semblent ceux qui limitent la recherche biomédicale aux essais cliniques. Bien entendu, les essais cliniques font partie de manière importante, de la recherche biomédicale. Mais ils sont loin d’être les seuls. La recherche biomédicale couvre, en effet, la recherche fondamentale, qui comprend l’étude des fonctions biologiques, et la recherche clinique qui est en fait beaucoup plus vaste que les seuls essais cliniques. De ces deux champs vont naître les applications technologiques qui vont aider à comprendre les pathologies et à élaborer de nouveaux instruments de diagnostic, de prévention comme les vaccins ou de traitements. L’objectif global est une prestation de soins offerts aux citoyens de la manière la plus efficace et la plus économique possible.

Pour revenir à l’importance de la recherche clinique, on peut dire qu’à l’heure actuelle, la recherche médicale porte effectivement sur des préoccupations cruciales qui vont de la vaccination, qui est un sujet de grande actualité à cette époque de COVID, jusqu’à la guérison du cancer. Pourtant, au-delà de guérir le cancer, les oncologues étudient également les conséquences de la survie au traitement du cancer. En effet, on se préoccupe aujourd’hui des effets des traitements utilisés en oncologie comme les maladies cardiaques par exemple, et de concevoir de stratégies de suivi à long terme des patients cancéreux guéris ou en rémission prolongée pour améliorer leurs chances de mener une vie en santé.

Par ailleurs, les chercheurs qui étudient le sommeil examinent le lien entre un mode de vie sédentaire et l’apnée obstructive du sommeil. La gravité de l’apnée semble liée à la sédentarité, comme être assis. Ces recherches pourraient permettre de traiter la cause de l’apnée, grâce à un mode de vie plus sain, plutôt que de seulement traiter les symptômes.

Quoiqu’il en soit, l’étendue des progrès réalisés est impressionnante et la recherche clinique et épidémiologique doivent y tenir une place significative.

EpiR. Y a-t-il des prérequis pour développer la « recherche biomédicale » ?

Les formations en méthodologie de recherche clinique commencent pratiquement toutes par « comprendre le raisonnement en recherche clinique », « formuler une question pertinente », « respecter les principes éthiques » et faire une « lecture critique » de l’information médicale. Or ces capacités sont également indispensables dans la vraie vie et dans toute discipline car elles développent, ce que l’on pourrait simplement appeler le « bon sens ».

NHH : Oui, bien sûr. Une école, une institution, puis un pays qui souhaite développer la recherche (quel que soit le domaine concerné, qu’il s’agisse de recherche en santé ou recherche en pédagogie ou recherche en mathématiques par exemple…) doit veiller à ce que les apprenants puissent acquérir le plus tôt possible les capacités de questionner, c’est-à-dire finalement de développer leur curiosité, de raisonner, c’est-à-dire finalement de donner du sens, et de comprendre, c’est-à-dire avancer davantage dans le fait de donner du sens en faisant  « sien », puisque le préfixe que l’on ajoute au verbe prendre comprendre vient du latin « cum » qui veut dire avec, donc, comprendre «  prendre avec soi ».

De plus, donner du sens, créer du lien, nécessite une ouverture sur les sciences sociales, l’histoire, la philosophie et la sociologie, qui sont trop souvent négligées dans les cursus scientifiques. On voit donc que ces capacités peuvent et devraient être développées dès l’enseignement primaire puis secondaire. Si vous regardez d’ailleurs, ce qu’enseignent les formations en méthodologie de recherche clinique, elles commencent pratiquement toutes par « comprendre le raisonnement en recherche clinique », « formuler une question pertinente », « respecter les principes éthiques » et faire une « lecture critique » de l’information médicale. Or ces capacités sont également indispensables dans la vraie vie et dans toute discipline car elles développent, ce que l’on pourrait simplement appeler le « bon sens ».

EpiR. Qu’est-ce qui freine le développement de la recherche médicale dans notre pays ?

NHH : Il y a de multiples raisons qui mériteraient d’être développées. Je n’évoquerai que celles que j’appellerai des « freins de fond ». Je n’aborderai pas volontairement la question du financement de la recherche que beaucoup considèrent comme le frein essentiel. Bien sûr, c’est un frein important, mais il est aisé de comprendre que financer la recherche sans en assurer la formation est contreproductif. Il est, par contre nécessaire d’insister sur la nécessité de la formation, pour être en mesure de rechercher un financement puis d’en assurer une utilisation optimale. Il deviendra alors légitime de soulever avec force le nécessaire financement de la recherche. Je considère que les « freins de fond » peuvent se résumer en quatre points.

Le premier point est lié à l’insuffisance de ce que nous venons d’appeler les pré-requis ainsi que l’insuffisance des capacités à se remettre en question. Nous avons acquis la mauvaise habitude de considérer que ce nous faisons est très bien fait et ne saurait être discuté. On ne peut pas faire de la recherche sans avoir acquis la capacité de se remettre en question et d’être ouvert au dialogue, à l’échange et au débat.

Le second point est certainement que la formation à la recherche n’intervient que trop tardivement. La première réelle expérience en recherche médicale est l’écriture de la thèse. Or trop souvent, celle-ci est faite rapidement, uniquement pour terminer ses études. Le sujet de thèse se limite de plus en plus à des revues bibliographiques qui, malheureusement, n’apporte pas beaucoup par rapport à toutes les ressources disponibles aujourd’hui. De plus, même dans les pays développés, moins de 7% des thèses médicales aboutissent à une publication et certainement moins chez nous. La thèse mériterait d’ailleurs non pas d’être supprimée car elle a une valeur symbolique importante en médecine, mais repensée pour lui donner davantage de sens.

Ce n’est que plus tard que des DU de méthodologie à la recherche clinique sont proposés presque exclusivement pour des professionnels de santé qui ont opté pour la carrière universitaire. Pourquoi exclure tous les autres qui auraient pu s’intéresser à la recherche si on leur avait donné les clés pour cela ?

Le troisième point est, à mon sens, l’insuffisance du temps consacré à la recherche. On demande aux jeunes enseignants de tout savoir sur la rédaction d’un protocole de recherche clinique, les principaux schémas d’étude, les dispositifs réglementaires, les analyses biostatistiques, l’interprétation des résultats, puis la rédaction d’une publication scientifique. On leur demande aussi d’être performants en soins et en pédagogie. Mais, comment satisfaire toutes ces exigences ? Il faut rester cohérent dans ces demandes et veiller à donner l’opportunité aux jeunes chercheurs de développer leurs capacités avec le moins de contraintes possibles et en les encadrant avec bienveillance. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Enfin, le quatrième point est certainement le manque de sens de notre recherche. Si nous nous posons la question de ce que deviennent les publications marocaines en santé, il y a malheureusement un manque de visibilité évident. En dehors du fait de faire la liste de nos publications en particulier pour les épreuves de titre, quel lien est-il fait dans notre pays avec les avancées en santé ou les politiques en santé ? Or, si la recherche n’a pas de sens, à quoi donc peut-elle servir ?  

EpiR. Quelles seraient les leviers d’amélioration ?

NHH : Il faut partir de la conviction que la médecine de « demain » nécessite de former les futurs acteurs de soins dans la perspective d’une évolution maîtrisée des connaissances et des compétences.

L’optimisation des soins est liée à la qualité de notre recherche et donc, des innovations biomédicales. Pour cela, il faut que nous soyons capables de former plus tôt à l’acquisition d’une double culture, médicale et scientifique.

Introduire la formation à la recherche de manière précoce ne veut pas dire proposer un enseignement pur et dur en biostatistiques par exemple. On sait que les étudiants ont besoin que leur apprentissage ait du sens. Leur plus grande préoccupation est la réussite aux examens et ils ont raison, c’est bien ce qu’on leur demande en les soumettant à des examens. Il faut donc, à mon avis, concevoir, deux types d’approche. La première approche inclurait une formation perlée tout au long du cursus en santé et donc une intégration progressive mais certaine des capacités et réflexes de recherche par les professionnels de santé. Par ailleurs, il faut également soutenir et aider le développement de jeunes talents avec pour objectif d’être en capacité de faire face, à terme, à la compétition internationale. Ce serait la 2ème approche. Tous ceux qui témoigneraient d’une plus grande sensibilité à la recherche et qui envisageraient très tôt une carrière universitaire pourraient, par exemple, opter pour un double cursus. Un cursus médecine et sciences, par exemple, pourrait combiner deux compétences de haut niveau, autoriser une flexibilité innovante, contribuer de manière raisonnable au « décloisonnement » du soin et de la recherche et rétablir dans nos institutions universitaires et hospitalières, la dimension humaniste de la recherche. A ce titre, il faut véritablement développer les soins primaires en santé, grâce à la valorisation de la médecine générale et de la recherche en médecine générale, ainsi qu’il est nécessaire que se développe davantage dans notre pays la recherche en santé publique.

EpiR. Un dernier conseil ?

Etre curieux de tout, s’intéresser à tout avec passion mais aussi avec humilité; se donner les moyens, grâce à une formation à la recherche précoce; et s’intégrer à ce mouvement international qu’est la « Global Health ».

NHH : Je conseillerai à tous et plus particulièrement aux plus jeunes de se questionner sur l’avenir de la recherche biomédicale dans notre pays. La recherche biomédicale au Maroc doit se mobiliser et rester en évolution permanente. Pour s’en convaincre, je renvoie simplement aux indicateurs actuels que tout le monde connaît et qui doivent nous inciter à réagir. A l’avenir, de nombreux facteurs vont influer sur la nature et l’importance de la recherche biomédicale comme les facteurs environnementaux et comportementaux, les déterminants de la santé, la compression des coûts et l’affectation de ressources limitées, les besoins croissants de soins pour les maladies chroniques affectant une population de plus en plus vieillissante et bien d’autres facteurs encore. Les évolutions de ces dernières années appellent les chercheurs à être performants dans le champ des biotechnologies. Mais il faudra retenir que le nombre croissant de questions à caractère social et éthique soulevées par ces recherches nécessitera une collaboration plus étroite entre les scientifiques, les sciences sociales et les citoyens. Alors, mon dernier conseil serait d’être curieux de tout, de s’intéresser à tout avec passion mais aussi avec humilité et de se donner les moyens, grâce à une formation à la recherche précoce et utile de s’intégrer à ce mouvement international qu’est la « Global Health ». En ayant pour objectif d’effacer les frontières dans le domaine de la science, ce mouvement ouvre la porte à tous et nos jeunes chercheurs sont tout à fait capables de prendre part à ce mouvement en y entrant par la grande porte. C’est en tous cas ce que je souhaite vivement.

EpiR. Merci Pr Hajjaj-Hassouni pour ce partage et cet échange très instructif. Au plaisir de vous retrouver dans une nouvelle thématique relative à la recherche en santé.

Voici l’enregistrement de l’entretien sur Epirheum

Je serais ravie d’en discuter avec vous.

A très vite.

Ihsane

Share this:

  • Click to share on Facebook (Opens in new window)
  • Click to share on Twitter (Opens in new window)
  • Click to share on LinkedIn (Opens in new window)
  • Click to share on WhatsApp (Opens in new window)
  • Click to share on Telegram (Opens in new window)
  • More
  • Click to print (Opens in new window)
  • Click to share on Reddit (Opens in new window)
  • Click to share on Pinterest (Opens in new window)
  • Click to share on Pocket (Opens in new window)
Tags: formation en recherchemarocméthodologie cliniquerecherche cliniquerecherche scientifique

Related Posts

Groupe de reflexion et d'information en science ouverte Epirheum

LE GRISOF “Groupe de Reflexion et d’Information en Science Ouverte Francophone”

April 29, 2022
GRADE AGREE niveau d'evidence

AGREE, GRADE, Niveau d’évidence: Comment faire des recommandations scientifiques en pratique avec Nelly Ziadé.

April 29, 2022

Comment gérer les données manquantes dans les études transversales et longitudinales?

April 29, 2022

Comment l’épidémiologie a changé ma carrière de médecin et de chercheur scientifique? avec Victoria Navarro.

August 29, 2021

Faire partie d’une association internationale de jeunes chercheurs: c’est bon pour tout le monde.

July 29, 2021

Comment faire face aux biais de recherche en temps de pandémie COVID19 avec le Pr Etienne LEMARIÉ.

June 27, 2021

La prise de décision partagée: Comment ça marche. Avis d’expert avec le Pr Karine Toupin-April.

June 13, 2021

Protection des données personnelles dans le système de santé: Guide OMS/Europe (2021)

August 29, 2021

Comment l’éditeur fait son choix pour accepter ou refuser un article scientifique. Avis du Dr Ken Redekop, editeur en chef du HPTJournal

May 27, 2021

Comment lire et critiquer un article scientifique en mois de 20 min. Entretien avec Mike Putman.

May 8, 2021
Load More

Comments 1

  1. Jérémie Lath says:
    4 years ago

    Merci Epirheum, merci Pr Najia, ce fut très édifiant !

    Loading...

Leave a CommentCancel reply

Recent News

Protected: Informer pour mieux traiter

June 23, 2024
Intervalle de Fluctuation et Intervalle de Confiance: Les 4 différences

Intervalle de Fluctuation et Intervalle de Confiance: Les 4 différences

March 30, 2023

Catégories

  • Avis d'experts
  • Biostatistiques
  • Enseignement Intelligent
  • Épidémiologie Clinique
  • Fondamentaux
  • Les Coulisses
  • Non classé
  • Pour Commencer
  • Projets
  • Rédaction scientifique
  • Travaux Personnels

Liens Utiles

  • A propos
  • Contact
  • Privacy & Policy

À propos

Dr. Ihsane Hmamouchi is a rheumatologist at Temara Hospital and associate professor at Laboratory of Biostatistics, Epidemiology and Clinical Research (LERC) of Mohammed V University in Rabat and associate editor of “La Revue Marocaine de Rhumatologie”, the journal of the Moroccan Rheumatology Society.

  • A propos
  • Contact
  • Privacy & Policy

© 2021 EpiRheum.com - All rights reserved.

No Result
View All Result
  • Accueil
  • Pour Commencer
  • Épidémiologie Clinique
    • Fondamentaux
    • Biostatistiques
    • Rédaction scientifique
  • Projets
    • Les Coulisses
    • Travaux Personnels
    • Enseignement Intelligent
  • Avis d’experts
  • A propos
  • Contact

© 2021 EpiRheum.com - All rights reserved.

Welcome Back!

OR

Login to your account below

Forgotten Password?

Create New Account!

OR

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist

This website uses cookies. By continuing to use this website you are giving consent to cookies being used. Visit our Privacy and Cookie Policy.
%d
    We use cookies to ensure that we give you the best experience on our website. If you continue to use this site we will assume that you are happy with it.OkNo
    You can revoke your consent any time using the Revoke consent button.Revoke consent